QUI SONT LES BULU BETI FANG OU EKANG ? (ORIGINE, MIGRATIONS, LOCALISATION, etc…)

QUI SONT LES BULU BETI-FANG OU EKANG ?

L’ORIGINE DES bulu beti fang

1/5 de la population camerounaise est du peuple Bulu-Beti-Fang encore appelé Ekang, mais aussi 30% du peuple gabonais, plus de 3/4 des équato-guinéens, moins de 2% de la population congolaise et santoméenne. Ce peuple qui trouve son origine lointaine dans la région de l’Adamaoua se trouve pourtant éparpillé dans un espace de la superficie de 500000 km² dans le bassin du Congo. Leurs migrations arrêtées à l’arrivée des colons Allemands et Français fait que l’implantation des Bulu-Beti-Fang aurait pu être plus grande d’autant plus que c’est un peuple de guerrier. Nous reviendrons donc sur l’origine de ce peuple important en Afrique centrale car il s’agit d’environ 6 à 8 millions de personnes.

L’ORIGINE DES BULU BETI-FANG

1- LEUR ANCÊTRE « NANGA »

Tout d’abord il est important de préciser que malgré le travail des chercheurs et même l’existence de l’histoire orale, des contes et légendes maitrisées par les conteurs de Mvett. L’origine des Ekang reste à élucider, surtout à cause de plusieurs divergence en terme de théories. Mais des choses sont communément établies, d’une part Nanga est l’ancêtre le plus ancien du peuple Ekang, il est né vers 1260-1340 selon les chercheurs et traditionalistes lorsqu’on analyse des arbres généalogiques. Et d’autre part leur origine se trouve au nord de leur habitat actuel ; au niveau de l’Adamaoua. Ils y seront repoussés par la pression de l’Islam à travers les conquêtes de Osman Dan Fodio, ainsi que celle des autres groupes humains en déplacement perpétuel à cette époque. Décidés à fuir cette mouvance envahissante, les Ekang descendent plus au Sud.

MIGRATIONS

MIGRATIONS DES BULU BETI-FANG

2- LA TRAVERSÉE DE LA SANAGA

Le Yom ou la Sanaga leur parait un obstacle infranchissable. C’est finalement à une date située entre 1640 et 1750 que plusieurs traversées sont rendues possible grâce à Owono Nkode (Nné Bodo) le fondateur des Bene. Selon la tradition orale, elle se serait déroulée sur le dos d’un mythique serpent : le Ngân Medza. Cette traversée est cependant un fait historique. D’ailleurs chaque grand groupe peut dire et montrer l’endroit précis où il a pu traverser la Sanaga :

  • Les Fang sont les premiers à l’avoir traversée
  • Ebebda pour les Eton, les Ewondo et les Menguisa,
  • Les chutes de Nachtigal pour les Bene,
  • Voisinage de Mbandjock pour les Emveng
  • Le côté de Nanga Eboko pour les Bulu et les Yebekolo etc…

La Sanaga traversée, les Beti-Fang se sont dispersés dans la forêt, une partie se retrouve aujourd’hui au Nord du Gabon, une autre en Guinée Equatoriale et une dernière à Sao Tomé et Principe. Les causes de cette grande migration sont de deux ordres :

  • la fuite des dangers externes tels les étrangers et les animaux menaçants ;
  • les querelles intestines suite à la croissance démographique. L’on y adjoint l’attrait du sel et la course vers la mer qui s’est faite de 10km par an pour s’arrêter fin 19ème siècle à l’arrivée des colons européens.

C’est suite à cette longue migration que l’on retrouve à l’heure d’aujourd’hui des Beti dans les régions du Centre, Est, Sud du Cameroun, les Bulu dans le Sud, et des Fang dans le Sud du pays, en Guinée équatoriale, Gabon, Congo, et à Sao Tomé suite à une immigration récente. Tout en sachant qu’en tant que peuple guerrier (car les Ekang ont depuis des millénaires la maitrise du fer qui est un élément de puissance dans les sociétés du monde) ils ont pu assimilés de gré ou de force les populations locales qui se sont trouvés sur leur passage, mais aussi suite à des alliances matrimoniales.

3- LE PEUPLE

LOCALISATION DES BULU BETI-FANG

Les Grands groupes Ekang sont :

· Beti (Ewondo ou Kolo Beti, Bene, Eton, Foñ ou Fong, Mbida-Mbane, Evuzok, Mevumendem, Mvog-Nyenge) et acculturés (Mengisa, Tsinga, Ossanaga,….)

· Bulu et affiliés (Yebekolo, Yesum, Yengono, Yelinda, Yembana, Yekaba, Mvele, Omvang, Yangafek,…)

· Fang (Ntumu, Zaman, Mvaè, Okak, Betsi)

Il apparaît d’une manière irréfutable que la notion de clan est une réalité consanguine cependant que la tribu ou l’ethnie est une entité linguistique et socio-culturelle, donc plus de l’ordre de la nation. Pour preuve la dispersion de plusieurs clans à travers de nombreuses tribus. Des appellations ethniques telles que Bulu, Ntumu, Yebekolo, Ewondo… etc, fonctionnent comme des noms qualificatifs, des titres d’honorabilité désignant des aires culturelles prépondérantes et assimilatrices. La question du lignage apparaît centrale ici dans la problématique de l’origine des Beti. On retrouve les mêmes lignages dans plusieurs ethnies suite à des liens généalogiques et d’alliances matrimoniales ancienne, C’est ainsi que :

· Les Yemveñ que l’on retrouve dans le village Memgbwa, Arrondissement de Mvangan se retrouvent aussi à OLezoa-Si, Obili, Ngoa-Ekelle à Yaoundé.

· Yevôl des villages Nko’étyé, Afanengoñ-Yevôl s’appellent « Esôm » à Nkolbisson près de Yaoundé.

· Yenjôk d’Assô’Oseñ sur la route Ebolowa-Ambam ont des frères chez les Yengono des villages Ebolakun, Nkolbêk à Akonolinga, et chez les Yebekolo des villages Emvom, Abam, Nkom.

· De tels exemples sont multiples chez les Beti-Fang, et leur énumération permet d’établir l’unité du peuple Ekang.

Pour conclure les Bulu Beti-Fang sont un peuple qui suite à une migration venant de l’Adamaoua, a pu s’étendre dans le Bassin du Congo. C’est après la traversée de la Sanaga que divers brassages ethniques ont pu se faire avec les populations locales de la forêt équatoriale. Ces mélanges prouvent que le peuple Ekang n’est pas nécessairement homogène au niveau généalogique mais plus uni d’un point de vue socio-culturel et linguistique car toutes les langues Beti, Bulu et Fang sont intelligibles. Dieu qui se dit Zambe en langue Bulu, va se dire Zamba en langue Ewondo, mais Zame en Fang.

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